Québec, ville verte

Pour atténuer les effets des changements climatiques sur la température ambiante et la pollution atmosphérique, les villes soucieuses de la santé de leurs citoyens ont adopté des objectifs précis quant à la canopée urbaine. Ces objectifs sont généralement :

  • une canopée moyenne (surface du sol recouverte par la cime d’arbres) d’au moins 25% sur l’ensemble du territoire urbanisé,
  • un pourcentage minimal de 12% du territoire urbanise protégé sous forme d’espaces naturels arborés,
  • un espace vert arboré à au plus 5 minutes de marche ou 500 mètres de distance de chaque citoyen.

Le réseautage des alignements d’arbres et des espaces verts arborés de proximité constitue la pierre d’assise d’un concept urbanistique appelé trame verte. L’attractivité d’une trame verte pour la population peut être accrue par la présence d’une grande biodiversité et l’installation d’aménagements urbains attrayants afin de créer de véritables milieux de vie de qualité. Ceux-ci ont un corollaire extrêmement important du point de vue de la santé publique car ils incitent la population à faire de l’exercice physique et donc à lutter contre l’obésité et les maladies qui y sont associées.

Or, la Ville de Québec n’a pas, à l’heure actuelle, d’objectifs chiffrés de pourcentage de canopée pour son territoire ni de plan d’aménagement pour l’élaboration d’une véritable trame verte de proximité. La protection règlementaire des arbres matures à grand déploiement est le plus souvent inadéquate de telle sorte qu’on assiste, dans la vague de densification actuelle, à la perte massive de la canopée dans plusieurs quartiers urbanisés qui sont déjà déficients. Avec un maigre 5.7% de son territoire sous forme de milieux naturels d’intérêt protégés (dont la moitié de cette superficie est constituée de battures), la Ville de Québec doit se hâter d’entamer un virage vert si elle veut un jour arriver à la hauteur des autres grandes villes nord-américaines comme Montréal, Toronto, Vancouver, Chicago, New York, etc.

 

Densification bien conçue

La densification d’une ville doit viser l’amélioration de la qualité des milieux de vie. Ce processus de requalification doit commencer prioritairement par les terrains asphaltés, bétonnés ou dégradés et non pas par les milieux naturels d’intérêt ou les sites patrimoniaux naturels. La densification doit se faire en protégeant le plus grand nombre possible d’arbres urbains.

L’expérience nous a démontré qu’une meilleure règlementation de la Ville de Québec pourrait protéger plus d’arbres matures lors de projets de densification. C’est pourquoi la Ville de Québec doit adopter, à l’exemple de nombreuses autres villes québécoises, canadiennes et nord-américaines, une Politique de l’arbre pour mieux baliser et encadrer la densification du territoire urbain.