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La forêt urbaine doit devenir un enjeu électoral en novembre 2021

Par Daniel Desroches

POINT DE VUE / Des arbres tombent un peu partout depuis un moment. Les arbres seraient-ils devenus des obstacles à nos projets?

D’abord une anecdote. En 2016, à Laval, j’assistais à la Conférence canadienne sur la forêt urbaine. Dans un échange privé, la conférencière résuma la situation ainsi: «Vous savez, en matière de plaintes à la Ville de Québec, le conflit oppose le plus souvent l’arbre et la voiture. Si les citoyens se plaignent des arbres, des branches, de l’espace perdu pour le stationnement ou refusent que des arbres soient plantés chez eux, c’est parce qu’ils songent à leur voiture.» Je n’avais pas imaginé, je l’avoue, toutes les implications de ce constat. C’était avant de déménager à Québec…

À l’instar de l’érosion progressive du Boisé de Rochebelle pour agrandir un stationnement, les trois cas de figure qui suivent me paraissent illustrer un seul et même problème : nous ne comptons pas sur les arbres existants, mais les considérons encore comme des obstacles à nos projets. Autrement dit, nous ne cohabitons pas avec nos arbres. Si l’abattage récent à la falaise du Cap-Blanc à Sillery se prévalait d’un motif technique, l’intervention, en plaçant les citoyens devant le fait accompli, ne semble pas avoir obtenu l’acceptabilité sociale attendue.

Aux Jardins du Corps-de-Garde, dans le Vieux-Québec, des arbres sains et appréciés furent abattus malgré l’opposition exprimée par les citoyens. Pourquoi? Pour y aménager un parc! Nous ne devrions jamais en arriver là. Et il y a pire! En marge du boul. René-Lévesque, dans les quartiers centraux, on abattra des centaines d’arbres dont plusieurs sont majestueux et irremplaçables. Pourquoi? Pour faire place aux voitures dans l’emprise du futur tramway. En planifiant cet abattage massif contre la volonté citoyenne et au bénéfice des voitures, nous faisons fi de nos intérêts à long terme. Enfin, au boisé Neilson, à la Pointe-de-Sainte-Foy, la réglementation projette le développement (et la destruction) de la plus grande partie d’un milieu naturel à haute valeur écologique pour prolonger une avenue et agrandir un quartier. Ainsi s’effacera le dernier espace sauvage de la Haute-ville, emportant, par l’effet de bordure, ses milieux humides et sa remarquable biodiversité. Pourtant, les îlots forestiers centenaires et bicentenaires qui s’y trouvent ne sont pas des obstacles à la densification, mais le lieu d’un écosystème forestier exceptionnel. Ne faudrait-il pas questionner, tant qu’à y être, la coupe d’arbres remarquables à chaque nouvelle construction autorisée sur le chemin Saint-Louis? Comment en sommes-nous arrivés à délivrer des permis d’abattage d’arbres patrimoniaux afin de permettre la construction d’un deuxième garage? Pauvre chemin du Roy!

Si nous comprenons bien la logique du développement, nous comprenons encore assez mal le développement de la vie sur Terre et les enjeux environnementaux. En fait, les arbres et les boisés sont des partenaires indispensables à l’humanité. Les services qu’ils nous rendent sont plus nombreux que les inconvénients de leur présence. Les arbres filtrent les polluants, captent du CO2 et rafraîchissent l’air ambiant. Partout, ils hébergent la vie et embellissent les lieux. Les arbres sont de précieux remparts contre les îlots de chaleur et les canicules et vont de pair avec la qualité de vie en milieu urbain en réduisant les coûts en santé publique. Aucun citoyen, s’il a le choix, n’optera pour un quartier qui affiche 11 % de canopée par rapport à un autre qui en a 35 %. Mais rien n’y fait: on justifie encore l’abattage là où il reste des arbres. Des personnes, par ailleurs bien intentionnées, affirmaient encore: «Nous ne pouvons pas arrêter le développement, pas plus que nous ne pouvons arrêter la coupe des arbres.» Ce point de vue illustre à quel point il est difficile de concilier les intérêts collectifs avec les intérêts spécifiques de promoteurs ou de particuliers. Face aux changements climatiques, les villes doivent accroître leur résilience et les arbres sont des alliés de premier plan. Notre vision de l’aménagement urbain doit désormais intégrer le patrimoine commun que sont nos arbres.

Cela dit, la Ville de Québec a un plan de foresterie urbaine et aspire à la plantation de 100 000 arbres d’ici 2027. Il faut s’en réjouir. Toutefois, si ses efforts pour compenser la perte projetée des frênes en proie à l’agrile sont notables, ils ne permettront pas de compenser les coupes faites au nom du développement selon la logique d’une autre époque. Si l’on devait juger de la maturité d’une société à la manière dont elle traite ses arbres, je ne crois pas que les vivants qui embellissent notre ville nous remercieraient du peu de considération que nous leur accordons. Ce qui sera une évidence dans 10 ans ne l’est pas encore, certes, mais je ne suis pas prêt à vous accorder que les arbres sont des obstacles, et cela même si je dois m’adapter à ma nouvelle ville. Je propose que la forêt urbaine devienne un enjeu électoral en 2021!

Les personnes et collectifs suivants ont tenu à cosigner cette lettre: 

  • Florian Burkhard, Regroupement de défense des boisés de l’agglomération de Québec 
  • Nicholas Lescarbeau, Les Amis des Jardins du Corps-de-Garde 
  • Gaétan Paquet, citoyen de Saint-Augustin-de-Desmaures 
  • Simon Parent, Québec, Ville résiliente 
  • Vicki Plourde, citoyenne de Québec 
  • Valérie Poirier, citoyenne de Québec 
  • Michel Richard, Collectif La ville que nous voulons 
  • Alexandra Tremblay, citoyenne de Québec

Source : https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/la-foret-urbaine-doit-devenir-un-enjeu-electoral-en-novembre-2021-68debebf7014143b0660bcabeb4186b6

Découvrez le nouveau site Les amis du boisé Neilson

À la défense du boisé Neilson – Québec

Le boisé Neilson est en danger, il est primordial de le défendre afin de protéger la santé des citoyens de Québec. Ayons en tête la protection de nos enfants en leur offrant un air de qualité et combattons les changements climatiques en absorbant le carbone en excédent. Finalement, protégeons la biodiversité (insectes, animaux et plantes) tout en sachant que nous avons déclenché cette sixième extinction massive sur Terre, notre seule planète.

BoiseNeilson@gmail.com
https://facebook.com/amisboiseneilson

Pétition à venir!

Mémoire déposé au BAPE dans le cadre de l’audience publique sur le projet de Réseau structurant de transport en commun de la Ville de Québec

Résumé du mémoire transmis au BAPE

Outre la réduction de la congestion routière, le transfert modal de l’automobile vers les transports collectifs et actifs apporte de multiples bénéfices sanitaires, sociaux, économiques et environnementaux : réduction des décès prématurés causés par la pollution de l’air, diminution de la prévalence de maladies chroniques non transmissibles (ex. obésité, diabète, hypertension, cancer, etc.) par une augmentation de l’activité physique, baisse des accidents routiers, récupération de l’espace automobile pour du verdissement urbain, l’aménagement de places publiques et la densification, diminution substantielles des coûts en santé, des dépenses annuelles des ménages et amélioration de la balance commerciale du Québec. C’est pourquoi les signataires de ce mémoire appuient le projet de réseau structurant de transport en commun de la Ville de Québec.

Cependant, le projet actuel pourrait être bonifié par des modifications qui en augmenteraient l’acceptabilité sociale et réduiraient plusieurs impacts négatifs du point de vue de la santé, de la sécurité, de l’environnement et de l’économie. Le projet présenté prévoit l’abattage d’environ 1701 arbres ainsi que la coupe de 3.2 hectares de boisés urbain alors que la canopée actuelle de la ville est en-dessous du niveau minimum optimal de 40%, et celle du tracé du tramway passerait de 23% à 15%1 Or, les arbres et boisés urbain, en incitant à l’exercice physique, en captant les polluants  atmosphériques, réduisant la chaleur au sol et en apaisant les êtres humains, réduisent de façon significative la prévalence du stress, de la dépression, de l’asthme, de l’autisme, de l’obésité, du diabète, de l’hypertension et des mortalités cardiovasculaire, respiratoire, par cancer et générale prématurée. Les coûts annuels de ces maladies ont été évalués à environ 26 milliards de dollars au Québec. De nombreux autres bénéfices ont été décrits dans diverses études, dont la lutte aux ilots de chaleur et une plus grande attractivité et confort des parcours pour les usagers du transport en commun et des cyclistes.

Par ailleurs, des voies automobiles de 4 m de largeur diminuent la sécurité des piétons par rapport à des voies automobiles de 3 m de largeur, en diminuant la vitesse de transit. C’est pourquoi nous recommandons d’aménager des voies automobiles à 3 m de largeur ce qui aura pour corollaire de prévenir l’abattage de nombreux arbres urbains tout en diminuant le coût et la durée des travaux. Nous recommandons aussi l’adoption de mesures pour protéger le plus d’arbres urbains possibles afin de maintenir la capacité sanitaire de la canopée actuelle, la plantation de deux jeunes arbres ne pouvant aucunement équivaloir au pouvoir protecteur d’un arbre mature. De plus, l’abandon du trambus devrait mener à une réévaluation du tracé du tramway sur le campus de l’Université Laval afin de réduire son impact négatif sur les arbres isolés et le boisé en bordure du boulevard Laurier. Finalement, il conviendrait de revoir l’aménagement du secteur Chaudière. Premièrement, l’abandon du prolongement des voies automobiles de la rue Mendel favoriserait le transfert modal au transport en commun et apporterait de multiples autres bénéfices en matière de santé et de sécurité. Deuxièmement, la diminution de la superficie des surfaces minéralisées, par exemple par la construction de stationnements souterrains ou étagés sur le site du terminal, du centre d’entretien ou des commerces existants, permettrait le repositionnement des différentes infrastructures grises afin de protéger une plus grande partie de l’espace boisé tout en diminuant les ilots de chaleur.

Télécharger le mémoire complet

Pétition pour protéger les arbres de la Ville de Québec sur René-Lévesque

Photos des arbres du boulevard René-Lévesque à Québec

Liens d’intérêts

AQME – Comité québécois de CAPE

 

 

Le boisé Neilson au cœur d’un parc national urbain à Québec

POINT DE VUE PAR
Daniel Desroches et Thierry Lefèvre
Regroupement Des Universitaires, Québec
Alors que les ravages liés à l’agrile du frêne se font cruellement sentir, la Ville de Québec pourrait suppléer ces pertes et envisager l’avenir en créant un parc national urbain qui intégrerait les grands bois de Sainte-Foy, le parc de la plage Jacques-Cartier jusqu’à la promenade Champlain. Avec l’arrivée du tramway, l’attractivité de la Ville y gagnerait.

Le Boisé Rochebelle doit être protégé dit Québec Arbres

Communiqué de presse – Pour diffusion immédiate

Québec, le 11 juin 2019 – Afin de protéger la santé de la population, Québec Arbres appuie le Conseil de quartier de Saint-Louis et demande la conservation du Boisé Rochebelle appartenant à la Ville de Québec. Pour ce faire, Québec Arbres propose de réduire légèrement la superficie du futur vaste terrain de stationnement à ciel ouvert projeté à proximité de l’Anneau de glace et du futur tramway afin de ne pas empiéter dans le Boisé Rochebelle.

« Ce boisé est minuscule et remarquable. Le centre du boisé est très achalandé par la population et les élèves de Rochebelle, car rien ne pousse au centre du boisé. Par contre, les bordures du boisé ont une excellente  régénération principalement de chênes, d’érables à sucre, de bouleaux et de cerisiers. Ces bordures d’arbres se doivent d’être protégées pour permettre une régénération naturelle et une protection naturelle du cœur du boisé, » explique Jean Lamontagne, consultant en arboriculture.

Dans son mémoire déposé le 22 mai 2019 et appuyé par le Dr Pierre Gosselin, médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec, Québec Arbres souligne l’importance pour la santé de la population de ce boisé résiduel situé à proximité d’une école et de futurs logements sociaux. En effet, la science médicale démontre que des espaces arborés à proximité de la population préviennent de multiples maladies comme les maladies cardiaques, pathologies respiratoires, obésité, hypertension, diabète, cancer, stress, dépression, TDAH, autisme, démence et mortalité prématurée et les coûts en santé qui y sont associés. L’un des mécanismes d’action est la captation de polluants atmosphériques émis principalement par le transport automobile, dans ce cas-ci, l’autoroute Henri IV.

Dans la Vision de l’arbre de la Ville de Québec, il est écrit : « …nous sommes pleinement conscients de l’impact positif du couvert végétal sur la santé de la population… ». Pour ce faire, la Ville s’est engagée à faire monter l’indice de canopée à 35% en 10 ans. Selon elle : «…, cela représente un défi important. Il faudra maximiser les efforts pour conserver la canopée existante… ». Pour protéger la santé de sa population, la Ville de Québec se doit d’être cohérente avec sa Vision de l’arbre en conservant ce boisé unique dans un secteur dont la canopée est en dessous de la canopée moyenne de la ville.

Version pdf du communiqué de presse.

Pour information :
Johanne Elsener, présidente

boise rochebelle

La région attaquée par l’agrile du frêne – Mise À Jour Québec

Nous vous invitons à regarde l’émission dédiée à l’agrile du frêne qui attaque les arbres de Québec.

 

La région attaquée par l’agrile du frêne.

  • Invité(es) : Jérôme Picard, cons. environnement, Ville de Québec Pierre Prémont, contremaître en foresterie et horticulture, Lévis Christian Hébert, chercheur scientifique, écologie et diversité des insectes forestiers, Ress. Nat. Canada Hélène Godmaire, DG, Conseil québécois des espèces exotiques envahissantes Roger-Pier Mercier, chef de division parcs et espaces verts, Ville de Sherbrooke Johanne Elsener, prés. de Québec-Arbres Jean Bousquet, prof. tit., Chaire de recherche du Canada senior en génomique forestière Frédéric Lewis, dir. projets et opérations, CRE de la Capitale-Nationale

 

Sortir de l’impasse – Qu’est-ce qui freine la transition écologique ?

Bonjour,

Il me fait plaisir de vous présenter le livre « Sortir de l’impasse – Qu’est-ce qui freine la transition écologique » que je viens de publier aux Éditions Multimondes : http://multim.com/titre/index.php?ID=422

Thierry Lefèvre


 

S’il est vrai que, au fil des décennies, les pays riches ont largement profité de la croissance économique, nous constatons que la logique de développement dominante constitue maintenant une menace pour notre civilisation.

Au-delà de l’incurie et de la cupidité humaine, nous faisons preuve d’une incapacité chronique à lever les obstacles qui nous empêchent d’amorcer une transition vers une société écologique et durable.

C’est en repensant tout à la fois la démographie planétaire, les habitudes de consommation, les modes de vie, le rôle de la technologie, la gouvernance et l’économie que nous pourrons tirer notre épingle du jeu. L’analyse proposée ici nous permet d’entrevoir des stratégies afin de sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes piégés.

 


 

Bonjour,

Bravo Thierry! Merci de nous proposer des solutions pour sortir de l’impasse!

J

Paysage de Grande Allée/chemin Saint-Louis

L’axe Grande allée/chemin Saint-Louis, une artère aux allures boisée et sinueuse, figure parmi les plus anciennes au Québec. S’étalant sur huit kilomètres et plus de 300 ans d’histoire, l’artère relie une liste impressionnante de parcs, de sites et de maisons historiques pouvant faire l’objet d’une vision de développement de l’offre touristique, de Québec.

Depuis quelques années, cette artère historique a subi à certains endroits de son parcours une dégradation environnementale, architecturale et paysagère inacceptable. Afin de contrer ceci, Québec Arbres, les Conseils de quartier de Sillery, St-Louis, Pointe-de-Sainte-Foy et Cap-Rouge et Héritage Québec demandent à ce que cette artère soit désignée site patrimonial.

Ce projet n’est pas inusité puisque d’autres villes comme Ottawa et Vancouver ont de tels chemins classés avec une mise en valeur de leurs aspects naturels, paysagers et panoramiques (ex. Sussex Drive à Ottawa, Marine Drive à Vancouver).

Milieux humides de Cap-Rouge

Des milieux humides d’intérêt ont été inventoriés au nord-est de Cap-Rouge, dans un vaste secteur de 166 hectares appelé secteur Chaudière, borné par l’avenue Legendre, l’autoroute Jean-Lesage, l’autoroute Duplessis et la falaise du promontoire de Québec.

Ces vastes milieux humides, potentiellement reliés à la rivière Cap-Rouge, jouent le rôle de gigantesques éponges qui luttent contre les crues, les inondations et l’érosion des berges. Leur destruction entraînerait la nécessité de construire de dispendieux bassins de rétention. À titre d’exemple, les bassins de rétention de la rivière Saint-Charles ont coûté au total environ 145 millions$, ce qui ne les empêchent pas de déborder.

Dans une lettre de juin 2012 adressé à la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ), le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire réitérait la volonté du gouvernement du Québec de conserver les milieux humides sur l’ensemble du territoire québécois et invitait la CMQ à bonifier son Plan métropolitain d’aménagement et de Développement afin d’assurer la protection des milieux humides situés sur son territoire.

Puisque les milieux humides d’intérêt du secteur Chaudière couvrent une superficie d’environ 36 hectares et que la Ville de Québec possède environ 66 hectares dans ce secteur, il serait possible pour celle-ci de proposer des échanges de terrains aux promoteurs afin de conserver ces milieux humides . Québec Arbres souhaite que les hectares restants soient développés selon les principes d’un écoquartier afin de créer un milieu de vie attrayant pour les résidents de ce secteur.